Dissonance cognitive et effet rebond : lorsque notre vision du monde est menacée par des faits nouveaux, nous choisissons souvent de les minorer/ignorer pour «réduire la tension inconfortable qui survient lorsque l’on considère deux idées contradictoires simultanément». Pire, la contradiction pourrait renforcer notre croyance erronée, pour n’avoir pas à assumer une erreur qui remettrait en cause nos conceptions.
En ce début d’année, marqué par les « alternative facts » et autres « fakes news« , deux articles se font écho notre tendance à rejeter des faits démontrés s’ils ne vont pas dans le « bon sens ».
Dissonance
Sur l’excellent blog Passeur de sciences, Pierre Barthélémy nous résume une étude qui montre que les professionel eux-mêmes ne sont pas à l’abri du «négationnisme scientifique» :
Si cette adhésion nous exclut de la famille avec laquelle nous nous sentons en communion de pensée, il est probable que nous n’en prendrons pas le risque parce que cette dissonance cognitive serait difficilement supportable.
Backfire
Tenter de corriger les erreurs factuelles d’une personne peut avoir l’effet inverse : l’individu renforcera ses croyances en échafaudant toute sorte de théories qui pourraient expliquer ces faits sans mettre en cause son point de vue; c’est l’effet Backfire ou Rebond. C’est généralement à ce moment qu’apparaissent les théories du complot, tout argument contre le complot pouvant être expliqué par le complot lui-même ! La revue pourlascience.fr nous donne quelques pistes pour convaincre les gens qu’ils sont dans l’erreur (traduction de l’article How to Convince Someone When Facts Fail)
- Mettre ses émotions de côté.
- Discuter, ne pas attaquer (pas d’attaque ad hominem ni de point Godwin).
- Ecouter attentivement et essayer de d’analyser la position de votre interlocuteur avec précision.
- Montrer du respect.
- Reconnaître que vous comprenez pourquoi quelqu’un peut soutenir cette opinion.
- Essayer de montrer comment changer de vision des faits n’implique pas nécessairement de changer de vision du monde.

Débat d’idées : récit d’un échec
Enfin, il peut arriver que la discussion soit simplement impossible et qu’elle engendre de la violence de la part de celui dont on remet les idées en cause. Récit d’Acermendax de la chaîne YouTube La tronche en biais (spécialistes intersidéraux de la zététique).
Il faut donc que la pratique de la zététique se fasse toujours en ayant conscience que notre action peut être perçue comme une agression